C’est l’histoire d’un départ sur un coup de tête. Face à un « Paris triste » pendant le covid et un besoin d’espace, Léa Ruellan décide de partir en région. Sa méthode ? Ne pas réfléchir trop longtemps, partir sur un coup de tête ! Elle nous partage son départ pour Nancy.
Dans quel contexte, pour quelles raisons avez-vous débarqué à Paris ?
Pour le travail ! J’ai été embauché comme DA chez Maison Standards, une marque de Prêt-à-porter. Puis je suis passée par plusieurs belles maisons, comme le Printemps. Je ne peux pas faire mon métier en dehors de Paris car je devais être proche des bureaux de création. Mais quand j’ai créé Equilibre, je savais que je quitterais Paris. C’est chose faite !
Quelles raisons vous ont donné envie de partir de la capitale ?
Besoin d’espace ! Mais surtout durant le Covid, notamment durant la période du couvre-feu, j’ai eu beaucoup de mal et j’ai découvert un Paris qui me faisait peur et très triste. À la différence de beaucoup de gens, comme j’étais à mon compte, je gardais mes horaires de bureaux habituels. Et je me retrouvais en sortie de bureaux à 20h/21h seule dans Paris. L’angoisse. J’ai eu beaucoup de mal à me remettre de cette période. Et puis ma société a grandi. Il fallait de l’espace. Donc j’ai pris les cartons et je suis partie.
Dans quelle ville et région êtes-vous partie vous installer ?
Je suis à Nancy. Proche de Paris, de la Suisse (autre pays où je vais régulièrement). Je suis toujours à la tête de Equilibre qui grandit très bien.
Il faut oser se lancer changer de vie ! Comment avez-vous réalisé ce projet ?
Je l’ai fait en un mois. Sur un coup de tête. Plus facile sinon on réfléchit et on voit trop d’obstacles. J’ai eu de la chance de trouver un lieu parfait, une belle maison ecoreponsable (très important pour moi) et de super bureaux. J’ai pris une société de déménagement pour me simplifier la vie. Et hop ! 30 jours plus tard, je dormais dans mon lit à Nancy.
Quitter Paris, partir vivre en région. Le bilan en une phrase ?
Une autre vie plus apaisée.
Qu’avez-vous gagné en quittant Paris ?
J’ai gagné en qualité de vie : espace, verdure. Je me sens plus apaisée. Je prends le temps de réapprendre à vivre de façon plus cool (car oui ça se réapprends).
Que regrettez-vous ?
Je me sens loin des événements, loin de mes amis et de ma famille (qui est en Bretagne ou à Paris). Ici les gens de mon âge ont pour la plupart des enfants alors qu’à Paris tous mes amis étaient sans enfants. Il y a un gros gap à ce niveau qui a été très difficile pour moi : les sujets de conversations, les rythmes, … sont très différents du fait que les gens ont des vies de famille. Les choses qui me manquent le plus :
- les salles de sport qui proposent des cours à 7h le matin et de supers cours
- les restaurants de (vraie) cuisine du monde (indien, japonais, coréen, chinois,…)
Changer de vie, gérer le changement, trouver un logement, organiser le déménagement… Quelles leçons tirez-vous de cette aventure ?
Je referais la même : le faire sur un coup de tête sans réfléchir. C’est moins difficile. Ça se fait mieux.
Baisse de salaire, prix de l’immobilier, coût de la vie… Quels sont les retours de vos finances ?
Pour le prix de mon appart à Paris, j’ai une maison en centre-ville avec jardin. Folie car j’adore jardiner. Je sors beaucoup moins car moins de tentations ici. Idem pour le shopping. On est plus raisonnable en dehors de Paris. Mais je ne suis pas plus riche : je dépense tout mon argent dans le train pour Paris.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui réfléchissent à quitter Paris et changer de vie ?
GO !! Mais attention, on s’éloigne de ses amis (non, ils ne viennent pas vous voir souvent), on s’éloigne de l’effervescence, … c’est parfois difficile certains soirs de se retrouver seule. Il faut imaginer sa vie autrement. C’est une petite révolution.
« Quitter Paris, c’est… »
… prendre la décision de recommencer sa vie. Trop excitant !
Merci à Léa pour son témoignage franc et authentique.