Le télétravail, un booster pour quitter la ville : l’histoire de Chrystelle

Le télétravail a été un accélérateur, un véritable booster, qui a rendu possible ce changement de vie. Banlieusarde d’origine, Chrystelle Henry revient sur son départ de Paris : les bénéfices d’une vie plus proche de la Nature, d’une sobriété heureuse mais aussi ses galères, notamment sur le logement.

Parisienne d’origine ou adoptive ?

Je suis une banlieusarde ! J’ai vécu à Paris et en Île-de-France jusque 2021.

Pourquoi avoir décidé de quitter Paris ?

J’ai vécu à Paris intra-muros pendant mes études… mais j’ai vite bifurqué en banlieue verte (dans l’Essonne).

Où êtes-vous partie vous installer ?

Je suis dans les Pyrénées près de St Gaudens, en Haute-Garonne.

Comment avez-vous abordé ce changement de vie (et les craintes qui vont avec) ?

Pas de craintes particulières mais des freins : comment recréer une clientèle locale étant donné mon activité d’indépendant et aussi les problèmes de garde alternée (enfants en bas âge) qui nous privent de la liberté de déplacement.

Le bilan en quelques mots ?

Des avantages et des inconvénients bien sûr. Il n’y aurait que des avantages si on n’était pas dans un pays hyper centralisé… Avec pas mal d’abandon des territoires, moins d’infrastructures culturelles, moins d’accès au logement, moins de services publics, etc… Par contre, il y a une qualité de vie améliorée, une sobriété heureuse, être proche de la Nature, pas de stress comme en ville…

Les bénéfices de votre départ de Paris ?

Qualité de vie : moins de bruit, moins de pression, moins de densité humaine, plus de Nature, des accès directs aux productions locales.

Des inconvénients ?

Clairement, c’est très compliqué au niveau de la dynamique économique quand on fait autre chose que : agriculteur, instituteur, infirmier ou menuisier ! Malheureusement, les métiers émergents ou de l’accompagnement sont difficiles à tenir en milieu rural. Les gens ont aussi moins d’argent donc certaines prestations que je proposais en ville (comme les soins corporels ou le coaching santé) ne permettent pas d’en vivre. 2020 a été pour moi l’opportunité de basculer sur des consultations en ligne… et m’a donc permis de déménager sans mettre en péril mon modèle économique. Sans le télétravail, beaucoup de gens n’auraient pas pu partir des villes.

Changer de vie, gérer le changement d’emploi, trouver un logement, organiser le déménagement… Quelles leçons tirez-vous de cette aventure ?

Clairement, c’est le travail en ligne qui a tout débloqué. Le logement, c’est très compliqué en province, une vraie galère ! J’ai atterri chez quelqu’un en colocation. C’est ce qui est le mieux si on veut que ça soit rapide. Une fois sur le territoire, j’ai cherché un logement. Mais c’était encore la croix et la bannière !

Baisse de salaire, prix de l’immobilier, coût de la vie… Quels sont les retours côté finances personnelles ?

La vie est moins chère donc on peut baisser ses exigences de revenus. Ce qui permet de vivre « la sobriété heureuse ».

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui réfléchissent à franchir le pas ?

Il faut aller sur les territoires qui vous intéressent… Le logement est le levier numéro 1 pour bouger. Donc un point d’atterrisage au début… et après on finit par trouver chaussure à son pied une fois sur place.

« Quitter Paris, c’est… »

Une aventure qui vaut le coup !

Merci à Chrystelle pour son témoignage sincère et vrai.

Publié le 13 Mar, 2024