Après cinq années passées dans l’effervescence parisienne, Charles Picot a décidé de tout quitter pour s’installer à Montpellier. Lassé par le rythme frénétique de la capitale et en quête d’un meilleur équilibre de vie, il raconte son départ soudain, ses débuts dans le Sud et les surprises (parfois inattendues) qui ont accompagné ce nouveau départ. Entre soleil, convivialité et redécouverte de soi, son témoignage met en lumière une aspiration de plus en plus partagée : celle de troquer la frénésie parisienne contre une vie plus douce, sans pour autant sacrifier ses ambitions professionnelles.
Bonjour Charles, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Charles, 28 ans. Arrivé à Paris en 2017 pour les études. J’y suis resté jusqu’en novembre 2022.
Quel était votre quotidien professionnel, votre rythme, votre vie à Paris avant de partir ?
Je travaillais dans une startup en plein essor dans le 2eme arrondissement. Les semaines étaient bien chargées entre le boulot et les sorties avec les collègues et les amis. J’avais souvent plusieurs événements dans une même soirée. Je bougeais de groupe en groupe jusqu’à parfois des heures tardives, ou très matinales..
Un rythme assez intense finalement, et pas forcément super bon pour la santé. Je me souviens maintenant que j’étais souvent malade. Toujours un petit rhume qui traînait.
Qu’est-ce qui a déclenché votre envie de quitter Paris ? Y a-t-il eu un moment déterminant, une prise de conscience, ou était-ce plutôt une évolution progressive ?
Ça a été une décision assez soudaine qui fut alimentée par de nombreux mois compliqués. Mon boulot ne me rendait pas heureux, j’en perdais le goût pour sortir et continuer de cultiver les interactions sociales. De plus, mon appartement était confort mais assez petit. Je ne me sentais ni bien chez moi, ni dehors.
Pourquoi Montpellier plus qu’une autre ville ? Qu’est-ce qui rend cette région idéale pour vous ?
J’ai choisi Montpellier car la promesse était belle. Du soleil, de l’emploi, et surtout un groupe d’amis que j’avais l’occasion de voir de temps en temps durant les vacances, et qui me donnait vraiment envie de m’installer dans la région. De plus, Montpellier est une région bien sportive. Mon sport est et restera le golf, et Montpellier est entouré de parcours ! J’avais aussi envie de découvrir davantage la culture du sud, de vivre les fêtes de village l’été, de découvrir les traditions de l’Occitanie.
Comment s’est déroulée votre installation? Avez-vous vécu des défis inattendus ?
Sans tracas et extrêmement rapidement. Je crois avoir trouvé logement et boulot en une 15aine de jours. Je pense avoir clairement eu beaucoup de chance quand je compare ma situation à celle de certains qui galère beaucoup à trouver. Montpellier est en pleine crise du logement et beaucoup n’arrive pas à trouver de logements.
Mais pour ma part je n’ai rencontré aucun blocage. À croire que je devais vraiment m’installer ici !
Quelles surprises positives avez-vous eues au début de votre installation ?
Le soleil ? On me parlait du nombre de jours d’ensoleillement à Montpellier, et on ne m’avait pas menti ! Pas compliqué pour savoir comment s’habiller. Le coût de la vie aussi. Comparé à Paris, niveau sortie j’ai trouvé qu’on s’en t’irai facilement pour des notes 15 à 20% moins chère.
Qu’est-ce qui vous a aidé dans votre nouvelle ville pour prendre vos repères et vos nouvelles habitudes ?
Mon groupe d’amis locaux. Rien ne vaut de rejoindre une dynamique de groupe déjà existante, avec des locaux pure souche.
Le boulot aide aussi pas mal. J’ai eu la chance aussi de tomber sur une boîte où l’ambiance est bonne, les gens sont accueillants et accessibles. Le contact est vite passé et l’intégration ne fut que plus rapide.
Comment as-tu trouvé votre logement à Montpellier ? Était-ce plus simple ou plus complexe qu’à Paris?
Leboncoin et SeLoger pendant une dizaine de jours. Au début je trouvais difficilement des offres quali, puis quand la vague d’étudiants fut passée, les appels des agences et propriétaires étaient plus fréquents, et la qualité des biens remontait rapidement.
Encore une fois, j’ai eu de la chance car je n’ai pas du tout galéré à trouver un logement dans le centre, idéalement placé dans le quartier que je voulais, à un budget adapté.
Pouvez-vous comparer le coût de la vie entre Paris et Montpellier ? Quelle analyse/bilan faites-vous du côté de vos finances personnelles ?
15 à 20% moins chère sur mes sorties. Peut être que je consomme moins qu’à Paris ? Mais je ne crois pas au final. Les courses, c’est difficile à juger avec l’inflation qui touche toute la France. Mais les produits de saison, fruits et légumes poussent davantage dans cette région qu’à Paris, on trouve plus facilement du produit local à prix abordable !
Et si vraiment on veut faire des économies sur certains produits, on a l’Espagne vraiment pas loin !
Comment avez-vous géré votre carrière / opportunités professionnelles ? Quels retours d’expérience avez-vous sur le sujet ?
Je pense que c’est l’aspect qui freine le plus. Les offres d’emploi sont nettement moins sexy qu’à Paris. Les packages paraissent beaucoup moins attirants, mais étant donné que la vie coûte moins chère, on y trouve un équilibre je pense. Je conseille un boulot dans la vente avec un système de commission déplafonnée pour atteindre des salaires parisiens et vivre beaucoup plus confortablement.
Qu’est-ce qui vous manque de Paris ? Comment est-ce que vous compenses ces manques ?
Je n’ai pas trouvé d’exemple pour celle ci. Quand on est bien entouré, qu’on se sent bien, qu’il fait beau. Peu importe la ville je pense.
Je peux trouver des exemples de choses qui ne me manque pas en revanche !
Le seul élément avantageux de Paris était la proximité de chez mes parents. Je passe d’une petite heure de train à maintenant quasiment 4h, ou 6h de voiture.
Mais vu que ma région est plus sympa à vivre, c’est maintenant eux qui viennent me voir.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui hésite à quitter Paris ?
Faire le bilan objectivement. Est ce que je suis vraiment heureux à Paris et est ce que je construis vraiment le vie que je veux ? Ou est ce que je m’anesthésie par les sorties et autres activités vides ?
Chaque situation est évidemment différente, mais on peut tou.te.s se mentir à soit même quant à la qualité de vie de Paris. Le monde, la météo, le prix des choses, le stress. Toutes ces choses ont un coût, autant numéraire que moral, et parfois il faut tester, sortir de sa zone, découvrir de nouvelles choses.
Il y a malheureusement trop de personnes qui ont une relation toxique avec Paris. Ils en parlent avec un dégoût et un ras-le-bol constant, mais ont peur de quitter un cocon parfaitement ficelé qui les empêche de vivre leur vie pleinement.
Quel piège éviter absolument quand on envisage un tel changement ?
Imaginer pouvoir retrouver le même rythme. Ça peut être à la fois très bénéfique, et à la fois une source d’insatisfaction. Paris va vite, Paris ne laisse pas le temps à l’ennuie (et encore), Paris est dynamique. Mais aujourd’hui, c’est difficile de lui trouver beaucoup d’avantages face aux autres grandes villes de France.
Attention à la solitude évidemment. Je pense que beaucoup de parisiens migrent dans des grandes villes de France sans avoir un noyau de connaissances déjà existants, et ça rend l’expérience plus amère, plus difficile, et on a plus facilement envie de retourner sur Paris.
Paris a cette étrange dynamique où, quand on y a passé plusieurs années et qu’on a pas mal de connaissances sur place, les choses viennent à nous. On ne sait plus où donner de la tête et c’est confortable d’avoir le choix. Arriver dans une ville plus petite, avec un groupe de connaissances réduit impacte forcément cette dynamique. Mais avec un peu de temps, de la volonté, un sourire et un regard plus doux sur la vie et les autres, on ne peut que se créer de nouvelles opportunités de rencontres.
Merci à Charles pour son témoignage plein de sincérité !