De l’impossible vie à Paris au renouveau à Montpellier : l’histoire de Clémentine

Vivre à Paris… Ce n’est pas faute d’avoir essayé puisqu’elle l’a tenté à deux reprises. Deux tentatives, deux échecs pour enfin se rendre à l’évidence : sa nouvelle vie sera à Montpellier. Voici l’histoire de Clémentine Grellet qu’elle nous partage avec authenticité.

Venir s’installer à Paris. Pourquoi ce choix à l’époque et combien de temps êtes-vous restée ?

Originaire du Jura, la ville n’a jamais réellement fait partie de ma vie. Mais une fois dans les études supérieures, j’ai bien compris que tout se jouait dans les grandes villes. J’ai donc commencé par un DUT Info Com à la sortie du BAC que j’ai effectué sur Dijon (step by step). Puis, j’ai voulu me lancer dans la vidéo, et d’après tout mon entourage, “Si tu veux te lancer dans ce milieu, tu n’auras pas le choix : c’est Paris LA ville ou aller”.

J’ai donc débarqué en 2015 avec mes petites affaires, sans logement, sans école, à la capitale. Quelques semaines plus tard, mon entourage ne s’était pas trompé, j’ai intégré l’école des Gobelins ! J’ai donc passé 3 ans sur Paris pour mes études, entre le 20eme et le 13eme. 2018, je valide mon diplôme, une seule question se pose : rester sur Paris ou quitter Paris ? J’ai pris la décision une première fois de quitter la capitale, pour finalement revenir en 2020 pour un CDI que l’on m’a proposé. Et enfin, de définitivement partir en 2022.

Quelles raisons vous ont poussées à quitter Paris ? Avez-vous eu un déclic particulier ?

J’ai vécu pas mal de catastrophes en 5 ans cumulés à Paris : arrachage de sac, agression, cambriolage, attentat etc. Tous ces événements cumulés au prix des logements, le coût de la vie, l’incivilité, le bruit, la saleté, la pauvreté, la vie complètement décalée, les transports en communs etc… Tout ça aura eu raison de moi. Je n’étais pas faite pour Paris et inversement. Le déclic a été que j’ai fini mes études en me disant : est-ce que c’est cette vie dont je rêve ? Me lever tôt prendre 3 métros différents dans lesquels je me fais agresser, y passer 1h30 faire ma journée de boulot dense, reprendre les 3 métros à 19h arriver à 21h chez soi, ne rien pouvoir faire après parce que tout me coûte trop cher, vivre dans un 20m2 qui me coûte 1000 euros par mois ? Non ! Je suis revenu quelques années plus tard parce qu’on m’offre un CDI, peut être je m’en sortirai mieux ? Et non… 2 ans plus tard même constat : je pars définitivement !

Dans quelle ville et région êtes-vous partie vous installer ? Que faites-vous aujourd’hui professionnellement ?

Je suis actuellement sur la ville de Montpellier ou je fais exactement le même travail, je suis responsable communication, mais dans une structure différente.

Décider de partir de Paris, c’est une chose. Le faire en est une autre ! Comment avez-vous abordé les choses ?

Professionnellement, ça n’allait plus. De plus, je me suis installé une deuxième fois sur Paris au moment du covid, c’était la goutte d’eau. Ma sœur à l’époque était sur Montpellier, j’ai eu un petit coup de cœur pour cette ville. Ensuite j’ai rencontré mon compagnon qui effectuait un achat immobilier sur Montpellier, toutes les planètes étaient alignées. Je me suis mis une deadline : fin juillet, je quitte Paris, et je crois que du moment où c’était acté, tout s’est fait simplement, tout était aligné.

Bien sûr, j’avais des craintes : quitter une ville ou j’ai pris mes marques, quitter mes amis, reconstruire une vie sociale dans le sud, trouver un nouveau job, s’installer en couple etc. J’avais espoir que la vie y serait plus douce, plus simple et surtout espoir que tout se passerait bien. Je crois que j’ai eu la chance de quitter la ville deux fois. La première fois m’a fait peur (peur de quitter mes ami.es de l’école, peur de ne pas retrouver un job, peur de faire une erreur, peur de louper une opportunité etc), mais la deuxième fois, pas du tout, car je savais que c’était pour le mieux. Bien sûr, ma sœur et mon compagnon ont été des piliers dans ce déménagement, je savais que je ne serais pas seule dans tous les cas. J’avoue ne pas avoir eu besoin d’outils ou de moyens en particulier : j’ai déménagé en train et en voiture ! J’avais très peu d’affaires car j’habitais en colocation, et ma vie n’a été que voyage et changement donc je n’ai jamais eu d’attaches matérielles.

Quitter Paris, partir vivre en région. Le bilan en une phrase ?

Re-découvrir ce qu’est la vie.

Qu’avez-vous gagné en quittant Paris ?

Un nouveau souffle / du temps / du plaisir / une vie.

Que regrettez-vous ?

Mes amies et mes collègues et l’ouverture d’esprit des gens.

Changer de vie, gérer le changement d’emploi, trouver un logement, organiser le déménagement… Quelles leçons tirez-vous de cette aventure ? Si c’était à refaire, que feriez-vous différemment ?

Je referai exactement la même chose : se faire confiance et suivre son instinct.

Baisse de salaire, prix de l’immobilier, coût de la vie… Quels sont les retours de votre porte-monnaie ?

Il se porte beaucoup mieux ! Le banquier ne téléphone plus 😉

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui réfléchissent à quitter Paris et changer de vie ?

Ne pas réfléchir justement, suivre son instinct, foncez !

« Quitter Paris, c’est… »

… ré-apprendre à respirer.

Merci à Clémentine pour son témoignage !

Publié le 21 Mar, 2023